Les personnes capables de comprendre le dixième de ce qui suit doivent se compter sur les doigts d'une main de E.T. ! Alors gagnez du temps... Arrêtez-vous là !
Est-ce que l'on change, ou est-ce que l'on se révèle ? Je ne prends pas trop de risque à poser une question aussi intime, puisque la fréquentation de ce blog confine au zéro absolu, sauf de temps à autres, lorsqu'un internaute s'égare et trouve les paroles de la "sauce aux lumas" principal objet des visites.
C'est plus le "moi" de ce moment particulier de l'écriture qui s'adresse au "moi", lecteur, souvent accablé, torturé, en tout cas, désenchanté. Donc toi, qui est sans doute le ou la seule à lire ces quelques lignes, tu voudras bien m'excuser par avance d'être aussi obscure.
Comment peut on croire aussi fort en quelque chose, puis se réveiller un jour et ne ressentir que déception et, sans oser se l'avouer, dégoût et révolte? Non, bien sûr, la situation est demeurée inchangée. Mais notre perception, l'impact de cette situation sur nous même ne sont plus les mêmes. D'où cette question : changement de soi ou révélation à soi.
Je ne crois pas avoir tant évolué que cela. Ce qui est au fond de moi, je crois l'avoir toujours eu. Je n'ai jamais été quelqu'un de très tranché, d'excessif et rivé à mes convictions. Je ne remets pas toujours tout en doute non plus. J'ai un ressenti, des impressions. Je crois d'ailleurs que c'est ce ressenti qui me trouble un peu... Il cherche toujours à amoindrir, à pondérer ce qui est excessif. Je trouve facilement des excuses... Je me rends compte aujourd'hui que je me gardais bien de les vérifier de crainte que cela ne m'oblige à me rendre à l'évidence que certains comportements, certains actes sont froidement cinglants et égoïstes et sans excuse!
Mais on ne fait pas disparaître un problème en ne le regardant pas, ni en le minimisant, ni en l'excusant.
Il me faut accepter maintenant de voire le monde dans la plénitude de ses contrastes : bien sûr le monde est gris, mais pas que de nuances de gris ! Il y a aussi du noir et du blanc au milieu de toute cette grisaille. Si je n'osais croire au blanc immaculé, sans doute pour ne pas faire trop "naïf", je me refusais de croire qu'il y ait du noir profond et absolu.
Sordide erreur. Tout cela existe et se côtoie, au quotidien, parfois même au sein du même être !
Le réveil est dur. Les conclusions lourdes. Rien n'a changé non. Je me suis simplement révélé à moi-même la cruauté de la situation. Cette clairvoyance me rend ce monde un peu plus insupportable.
Et si je suis plus résolu que jamais à tendre vers ce que je pense être juste, je m'aperçois que je suis bien plus emmazouté que je n'aurait jamais pu le penser.
M'en sortir... Oui... En y laissant des plumes, et des grandes !... Mais s’en sortir.